Pour décrire le processus créatif le mieux est de laisser parler Dimitri :

« Je m’inspire souvent d’images existantes, surtout pour les animaux et créatures, souvent de statues, ou de vieux traités d'héraldique (ici Fairbairn’s Book of Crests, dont on retrouve les illustrations gravées sur moultes chevalières). J’emprunte aussi parfois au grand héraldiste du XXe siècle allemand, Otto Hupp. En ce qui concerne la composition, je prends rarement le temps de faire quelque chose de propre à la main mais il m’arrive quand même de griffonner (souvent au stylo) quand je n’arrive pas à me représenter quelque chose avec assez de détail pour passer directement à la réalisation numérique. L’agencement du texte rappelle l’œuvre de Daniel de Bruin, artisan héraldique flamand de la fin du vingtième, bien que je n’aie aucune prétention de me mesurer à lui. Quant aux couleurs, elles reflètent mes préférences personnelles pour des tons un peu désaturés mais avec de la profondeur. J’ai essayé de garder à l’esprit la ligne directive de la règle de contrariété des émaux : les métaux doivent être clairs, et les couleurs aussi sombres que possible pour maximiser le contraste et la lisibilité. »

Dimitri s’est fendu d’un spectaculaire pas à pas qui montre les différentes étapes de création de l’esquisse à la finition. (Nota : comme chez Antonio Salmerón le fond musical est emprunté au « Pierre et le loup » de Prokoviev)

Tout à fait en fin de réalisation, Dimitri a rajouté la devise familiale « varia vivendi cupidus » autour de la cloche. Stylistiquement, l’ensemble est réussi car le texte épouse et renforce la forme de la cloche mais il faudra être doué en latin pour comprendre que le vivendi a été coupé en deux.

Ex-libris armoriés réalisés en juillet 2022.

La première version du badge de Jean-Christophe proposé, un globe armillaire brochant sur une croix de Toulouse, le tout d’or (blasonnement proposé par Sivane Saray) proposé par Dimitri en décembre 2023 était réussi mais faisait plus penser à un pendentif. La deuxième version faisait ressortir distinctement les boules de la croix de Toulouse en y ajoutant la flèche dans le style des sphères armillaires des armoiries de Rio de Janeiro qui donne du dynamisme à la composition.

La version définitive est quasi-identique à la version précédente avec une flèche légèrement raccourcie.

Constitué de quatre bandes de parchemin de 12,5 x 400 cm, l’armorial de Zurich, connu sous son nom allemand de Zürcher Wappenrolle est un recueil d’armoiries célèbre réalisé vers 1340, dans le canton de Saint-Gall en Suissz. C’est l’une des plus anciennes et collections d’armoiries de la petite noblesse du Saint-Empire romain germanique pour la Souabe, la Suisse alémanique, l’Alsace et le Bade. Les Pyrénées n’étant pas dans les Alpes, ce faux en héraldique réalisé en octobre 2024 par Maître Dimitri est donc assez facile à identifier.

Ci-dessous la version originale du document (Source: Zürich, Schweizerisches Nationalmuseum, AG 2760, f. 3v – Zürcher Wappenrolle).