
L’ancien asile d’aliénés de Saint-Lizier

La tradition hospitalière de Saint-Lizier, instituée dès le Moyen Age, fut marquée par la fondation d’un hôpital en 1566 dans la cité. L’hôpital Saint-Jacques avait pour vocation d’accueillir les malades du diocèse, les pèlerins et les nécessiteux.
Après la suppression de l’évêché en 1801, le Palais des Evêques renforça cette tradition d’assistance en devenant un établissement orienté vers l’accueil et le soin aux aliénés. Il recueillait au début du XIXe siècle, les vagabonds, les infirmes, les vieillards, les filles de mauvaise vie atteintes de maladies vénériennes ainsi que des aliénés. Conformément à l’esprit du décret de Napoléon Ier, ils étaient rééduqués par le travail en vue d’une réinsertion dans la société.
En 1838, fut votée la loi fondatrice réglementant la prise en charge des malades mentaux dans des établissements spécialisés. Les sœurs de la Charité de Nevers furent sollicitées pour prendre en charge le service intérieur de la nouvelle Maison départementale de santé.
Le baron Haussmann, sous-préfet de Saint-Girons entre 1840 et 1841 lança des travaux d’amélioration de l’établissement avec la construction d’un quartier neuf avec cellule et eau courante. Ce projet fut contesté par le Docteur Ferrus, inspecteur général des maisons d’aliénés qui défendit l’idée que Saint-Lizier était un lieu où le paysage contribuait à apaiser les malades.
En 1850, devenu Asile d’aliénés, le lieu est dirigé par des médecins qui écartent les pensionnaires ne souffrant pas de problèmes mentaux.
En 1937, les asiles d’aliénés sont transformés en hôpitaux psychiatriques et les sœurs sont progressivement remplacées par des infirmières.
En 1969, les malades sont transférés à la clinique psychothérapique de Rozès sur l’autre rive du Salat, un lieu bien plus adapté que les locaux devenus vétustes du Palais des Évêques.
Cette histoire singulière a fortement marqué l’image de Saint-Lizier, qui fut, jusqu’à un passé très récent, souvent associé à l’accueil des aliénés.