Le Couserans au Moyen-Age
La période qui s étend du Ve au XIe siècle fut une période difficile pour le piémont pyrénéen marquée par les invasions des peuples barbares venus d’au-delà du Rhin et des incursions des Maures au sud. La cité de Lugdunum Consorannum fut ainsi plusieurs fois attaquée ; et c’est à un de ses défenseurs, un certain Glycerius, prélat d’origine portugaise, qui la défendit au VIIe siècle contre des Wisigoths venus d’Espagne, qu’elle doit son nouveau nom de Saint-Lizier.
Les vallées pyrénéennes virent leur population paradoxalement croître en cette période, les populations civiles désertant des plaines trop exposées pour se réfugier dans les montagnes. C’est une période de mise en culture des hautes vallées avec le début de la mise en terrasse des versants.
Pour assurer la protection des populations pyrénéennes et de leurs biens, des places fortifiées sont aménagées à l’image du château de Mirabat dans le Haut Salat, des châteaux en amont de Saint-Girons ou bien sûr à Saint-Lizier.
Après l’An Mil, les menaces extérieures disparaissent, et le piémont, sous -peuplé par l’exode des siècles précédents se repeuple avec des montagnards qui descendent de leurs vallées. C’est l’époque où sont fondées de nombreuses villes dans le Bas Couserans. C’est aussi l’époque qui suite au sac de Saint-Lizier par le comte Bernard III de Comminges en 1130, voit Saint-Girons (qui tient son nom de Gerontius, l’un des septs évangélisateurs de l’Aquitaine, mis à mort par les Wisigoths ) émerger comme capitale régionale.
Avec la tranquilité retrouvée, le Couserans se réouvre au monde : ses vallées pyrénéennes deviennent des lieux de passage ; le col de Salau dans le prolongement du Salat, devient ainsi une des voies pour les pélerins qui se rendent à Saint-Jacques de Compostelle (les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem construiront en 1191 une maison pour accueuillir les pélerins au pied du col).
Cette relative prospérité retrouvée se retrouve dans le patrimoine architectural du Couserans : c’est de cette époque que datent la cathédrale de Saint-Lizier mais aussi les petites églises de Vic, Ercé, Aulignac qui attestent de la diffusion de l’art roman au plus profond des vallées pyrénéennes.
A noter que le Couserans ne sera pas affecté par l’hérésie cathare à la différence des régions voisines. Pas plus d’ailleurs qu’il ne le sera par le protestantisme qui au XVIe siècle toucha le Comté de Foix voisin (en revanche, le Couserans, le Bas Couserans en particulier fut touché par les sacages des Huguenots ). Peut-être peut-on y voir là une relative indifférence des Pyrénéens de ces vallées pour la religion… voire plus généralement, un farouche irrédentisme à toute manifestation de pouvoir central. Vers 1670, un envoyé de Louis XIV évoquait ainsi dans son rapport« l’indépendance des habitants à l’égard du pouvoir (...) les meutres fréquents, surtout contre les agents de l’autorité ».