Le Couserans du XVIIe au début du XIXe siècle
Sous la tutelle des vicomtes de Couserans, établis à Massat et vassaux des comtes de Comminges, et des soixante-dix-sept évêques de Saint-Lizier, la population s’est multipliée, colonisant la moindre soulane, bâtissant granges et maisons.
La forêt, appauvrie par la pâture, s’épuisait face aux besoins des forges grandes consommatrices de charbon. Les essais de réformation entrepris sous l’Ancien Régime (1668) n’eurent que des effets limités, et la promulgation en 1829 du Code forestier provoqua un soulèvement populaire -la guerre des demoiselles.
A l’origine de cette révolte, on retrouve la volonté de l’Etat de réglementer l’usage des forêts avec son cortège de réglementation des coupes et de mise en paturage, incompatibles avec la surpopulation qui régnait alors dans les vallées. Partie de Saint-Lary, la révolte gagna rapidement l’ensemble des vallées du Couserans. Les insurgés, qualifiés de« Demoiselles »de par leur accoutrement singulier (chemise de lin passée sur les habits serrés à la taille d’une ceinture rouge, peau de mouton en guise de coiffure, visage barbouillé de suie striée de rouge) multiplièrent les exactions contre les gardes forestiers, les charbonniers et les maîtres de forge de 1829 à 1830. Il fallu mobiliser jusqu’à 1200 hommes de troupe pour réprimer le mouvement qui s’éteignit de lui-même.
A cette époque, ce sont les cantons de montagne qui sont les plus peuplés. C’est aussi la période du pic démographique du Couserans, période où la moindre parcelle de terre est mise en valeur pour les cultures et l’élevage aux dépens de la forêt avec la construction de terrasses sur les versants ensoleillés.