L’intrigue de l’Avocat Loubet
par Emmanuel Haymann
A Aix-en-Provence au début du XVIIe siècle, l’avocat Loubet tombe amoureux de la belle marquise de Pontarlier, jeune veuve qu’il croit ingénue et sincère. Hélas, elle est la maîtresse jalouse du capitaine de Brissac et elle tue sa rivale, la cousine de l’avocat. Le mélodrame se complique lorsque l’on sait que la victime a une sœur, Louise, officiellement fiancée à l’avocat. La jeune fille pure et sans tâche est accusée du terrible forfait. Loubet connait la criminelle mais, bâillonné par son honneur, il s’accuse :
« L’assassin c’est moi ! »
Nul ne le croit, on va pendre la pauvre Louise ! Quelques répliques avant la chute du rideau survient le coup de théâtre tant attendu. Une juste main empoisonne la méchante marquise qui avoue son crime dans les râles de l’agonie. On la croit morte, mais Loubet murmure au père :
« Morte pour tous ! Vivante encore pour vous… elle n’est qu’endormie d’un sommeil qui ressemble à la mort ! Elle se réveillera… »
Et le vieux père de répondre avec emphase :
« Elle se réveillera dans un cloître… asile de la pénitence et du repentir ! »
in Emmanuel Haymann,Labiche ou l’esprit du Second Empire,
Olivier Orban, Paris, 1988